Se laisser inspirer plutôt que se comparer

Lorsque l’on vous raconte des parcours de vie exceptionnels, quel est votre premier sentiment ? La jalousie ou l’admiration ? l’enthousiasme ou la déprime ?

Souvent le premier réflexe est de se comparer : « ma vie est tellement plus banale que la sienne, ils ont mieux compris que moi, elle est plus belle, il plaît plus, il gagne mieux sa vie, il ou elle a plus de talent ». 

Il existe alors plusieurs types de réaction :

Les dominants vont voir l’autre comme un concurrent. Leur vie est une compétition. Le repos n’existe pas. L’insatisfaction est permanente. La pression est énorme. L’échec n’est pas une expérience, mais un désastre. 

Certains vont plonger dans l’autosatisfaction. Y a toujours pire. On n’est pas si mal. Alors, oui le moral en est moins atteint mais pour le dépassement de soi, on repassera !

La plus fréquente étant la dévalorisation. Le constat amer de la supériorité évidente de l’autre, débouche immanquablement sur une perte de confiance en soi. Vous finissez, alors, par dégouliner sur votre canapé, en éructant un terrible « A quoi bon… » face à ces destins extraordinaires. 

Tout le monde maîtrise l’art de la comparaison, c’est humain. C’est un réflexe si handicapant, alors, comment y échapper ? D’autant que nous y sommes confrontés dès le plus jeune âge, dans le cercle familial, à l’école : Qui ressemble le plus à qui… Qui a de meilleurs résultats scolaires… Qui est le plus sage… Lui est beau… elle, c’est le cerveau… Tant d’étiquettes exacerbant les rivalités.

J’en parle en connaissance de cause puisque mon frère et moi avons fait toute notre scolarité dans les mêmes classes, et que nos professeurs nous mettez sans cesse en compétition, confrontant nos résultats, nos compétences et nos comportements.

Toute une scolarité à nous comparer au lieu de nous apprendre à cultiver nos singularités. Difficile de sortir de ce vicieux réflexe, qui malheureusement se poursuit à l’âge adulte avec la comparaison de nos réussites professionnelles et personnelles. 

On juge nos réussites et nos échecs à ce que l’on imagine être l’idéal de l’autre, l’illusion de la perfection. Mais à force de s’évaluer, on finit par oublier d’être soi.

Laissez-moi vous raconter comment a germé l’idée de cet article. Je courais et me revenait en mémoire une conversation de la veille avec un ami au sujet de Grand Corps Malade. Sa vie, ses échecs, sa manière de dépasser son handicap, sa créativité et son sens du business, en font, à mes yeux, une source d’inspiration professionnelle. 

J’étais dans mon rythme de croisière, heureuse de cette foulée au lever du jour. Je pensais « inspiration / comparaison » et cherchais des exemples. A ce moment, une joggeuse, me dépassa, sans effort. En fusillant du regard cette femme qui me distanciait, mes premières pensées ne furent que colère. La vitesse à laquelle mes démons envahirent mon esprit, fut phénoménale. « Mais allez quoi, la limace comment tu traînes !!! tu es trop nulle. Elle est en train de te mettre une carotte … ». J’étais vexée. Moi, la marathonienne qui ne perd jamais l’occasion de frimer de mes performances, je me prenais une claque. 

Puis en regardant la coureuse s’éloigner, soudain, j’ai ri. Quelle « synchronicité / pied de nez » magnifique ! En plein dans le mille ! Je vivais ce processus de comparaison au lieu de profiter qu’elle soit devant moi pour observer sa foulée et en prendre de la graine. 

C’est bien notre égo qui enfle et désenfle au rythme des comparaisons et nous empêche de nous laisser inspirer. 

Et si au lieu de penser en « mieux » ou « moins bien », on se laissait être soi, inspiré par l’autre. Trouver le plaisir d’exister dans sa singularité et voir, en l’autre, le miroir de notre potentiel, à l’image de ce chat qui se voit lion dans le miroir. C’est souvent dans l’ignorance de la compétition ou de la faisabilité que les miracles apparaissent.

« Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » disait Mark Twain

Si vous êtes en perte de vitesse, prenez la même personne avec laquelle vous vous compariez, et voyez ce qu’il y a d’exaltant dans son travail, sa personnalité, sa vie… Laissez son histoire créer de l’émulation en vous. Pensez que ce qui vous attire, parle aussi de vous, de vos envies et donc de votre potentiel. 

« Rappelez-vous de regarder les étoiles et non vos pieds » Stephen Hawking

Pour finir, je vous propose un petit exercice : Le parcours du héros.

Écrivez, dessinez, chantez votre histoire comme le parcours d’un héros. Comme un témoignage de vie. 

Si vous racontiez votre histoire extraordinaire ? Qui seriez-vous ? Que feriez-vous ? Laissez-vous aller à tous les délires, sans freins. 

Laissez votre texte, dessin, chanson… de côté quelques jours puis reprenez-le et constatez ce qui parle de vous et de votre singularité. 

Puis posez-vous cette question : 

En quoi ma vie pourrait être source d’inspiration pour l’autre ?